Le suicide des adolescents

La mort les fascines


Le suicide représente la deuxième cause de mortalité en France pour les jeunes de 11 à 19ans. Différentes enquêtes révèlent qu'il faut considérer qu'un quart de ces adolescents ont des idées suicidaires: 9% y pensent souvent voire quotidiennement, 6% décident d'un passage à l'acte et font une tentative. On recence en France 1 000 décès par an pour 30 000 à 40 000 tentatives.
Il existe bien des manières d'en finir avec la vie mais dans 90% des cas, les adolescent absorbent des médicaments, ceux qu'ils trouvent dans la pharmacie familiale. Les tentatives de suicide qui donnent lieu à une hospitalisation en representent le tiers. En générales, bien d'autres tentatives ont déjà été effectuées, mais elles n'ont pas été "entendues" comme telles par les parents qui préfèrent parler d'accidents ou de maladresses.
Pour avoir une idée complète du probléme, il faudrait considérer les comportement qui équivalent à des tentatives de suicide telles des accidents de la circulation à répétition- par exemple, plusieurs accident de moto- ou un comportement à haut risque chez un jeune toxicomane, comme un manque de précaution concernant la propreté des seringues ou l'injection de doses sans cesse croissantes.

un probléme de santé publique:

Fait gravissime, le suicide des adolescents est sans cesse en augmentation. Il touche des enfants de plus en plus jeunes, avec un fort taux de réussite, et de plus en plus ceux qui vivent dans les grandes villes et dans les cités environnantes. Le suicide des adolescents pose donc un problème majeur de santé publique. La prévention passe par une analyse de toutes les tentatives, réussies ou non, car elles ont la même importance puisque la récidive survient une fois sur trois. Il faut donc mettre en place des structures hospitalières particulières pour organiser le suivi psychologique de ces adolescent qui, dans 70% des cas, n'ont ni passé psychiatrique, ni organisation de pensé qui puisse se relier à une pathologie.
Le suicide frappe tous les milieux socio-culturels. Si les filles font plus de tentatives, les garçons, eux, réussissent malheureusement mieux dans leur projet. Le risque de passage à l'acte est majoré chez les adolescent en situation familiale et sociale difficile.
Pourquoi tant d'adolescent sont-ils ainsi attiré par la mort? pourquoi, alors que tout semblait leur sourire, sont-ils séduits par la mort? Pour l'enfant petit, la mort est une réalité à laquelle il ne pense jamais sauf si les circonstances de la vie la lui impose. L'adolescent en devenant adulte va se trouver confronté à la réalité: il n'existe pas de vie sans mort.
L'adolescent, du fait de ses changements physiques et psychique, doit tout à coup contrôler et maîtriser son activité, son comportement et ses actes mais aussi ses émotions et ses sentiments. La force de tout ce qui l'envahit l'étonne toujours et l'inquiéte souvent. Pour tout découvrir, tout essayer. Mais comment expérimenter la mort, comment la découvrir, comment la connaitre? Elle prend alors des allures de défi, surtout lorsqu'il la provoque, et devient parfois menaçante surtout lorsqu'il l'a frolée d'un peu trop prés.
L'adolescent cherche ses limites et il lui faudra un certain temps pour accepter que la mort est la limite des limites. L'idée de la mort chez l'adolescent est proche de celle de l'enfant: elle n'est jamais naturelle, elle est toujours provoquée, elle n'est pas irréversible, c'est un passage vers quelque chose de meilleur. La mort est pour lui insuportable à la fois parce qu'il se sent invincible et parce qu'il ne parvient pas à la reconnaître pour ce qu'elle est, c'est à dire irréversible.

Rarement une seule tentative:

L'adolescent qui se suicide est presque toujours dans une attitude de tout puissance, de mégalomanie et d'agressivité vis-à-vis de ses parents, de ses fréres et soeurs de ses amis. Il pense en agisant ainsi à une ultime vengence pour montrer qu'il est plus fort que la vie. Enfin, la naissance de la sexualité "active", fondement de la vie chez les êtres vivants sexués entraîne inévitablement chez lui une résurgence de l'angoisse de mort.
Mais, bien sûr, pour passer à l'acte, il faut une raison. Le suicide quels qu'en soient les moyens, exprime simultanement deux désirs puissants et paradoxaux: l'adolescent veut détruire ce qui le fait souffrir et cherche aussi à restaurer son entité. Ceci xplique pourquoi la première tentative est suivie d'autres, souvent dans la même année, car c'est un projet qui ne peut qu'être profondément ancré au fond de soi.


L'avis du spécialiste:

Les adolescents ont peur de la vie et moins de la mort. Les tentatives de suicides sont courantes à l'adolescences et sont toujours à prendre au serieux dés la première fois. Leur taux de gravité ne se mesure jamais au risque vital encouru. Paradoxalement, l'adolescent qui a fait une tentative de suicide va bien mieux sur le plan psychique: son passage à l'acte contre lui même l'a désangoissé. Les actes extrêmes des adolescents signifient presque toujours qu'ils n'ont pu exprimer par des mots ce qu'ils avaient à dire. Le rôle des soignants face à une tentative de suicide est d'essayer de créer un lien avec l'adolescent pour echanger des paroles, qu'il puisse se confier. Dans un second temps, il faut essayer de restaurer les liens entre l'adolescent et sa famille. Dans le cas de suicide réussi, un accompagement des familles devrait se mettre en place pour créer des lieux de paroles afin de lutter contre les sentiments de culpabilité qui envahissent les proches. En réalité pour reussir à faire le deuil de l'adolescent disparu, les parents doivent parvenir à consiérer le suicide de leur enfant comme un geste redoutablement agressif vis-à vis d'eux.

Article prit sur le livre: "comprendre l'ado" de Christine Schilte et du professeur M.Rufo[/b]
[EDIT: Lu, corrigé et approuvé par Vampi']